• PERIPLE MAROCAIN "3"

    Ce nouveau périple, en fait, n'était pas une organisation comme à l’habitude.

    Tout démarre sur un SMS de Yves :

    "Thierry, en rangeant mon atelier, j'ai découvert un chauffe-eau à gaz de 1998, neuf.

    Il irait bien à AOULOUZ.

    Qu'en penses-tu ?"

    Signé: Yves.

    Suite à ce message, Val fonce sur internet, et trouve 2 billets A/R pour AGADIR au mois de MARS.

    Réponse au sms: 

    " Yves, prépares tes bagages, on part à AGADIR"

    Réponse de Yves:

    "BANCO".

    Et nous voilà à nous organiser.

    Ce chauffe-eau, pourra t'il passer en soute dans l'avion ? Et la douane ?

    Nous avons bien pris un billet d'avion avec supplément bagage soute jusqu'à 20 Kgs.

    Pour la douane, pas de problèmes.

    Pour la compagnie aérienne, par contre, pas possible.

    Nous décidons donc d'envoyer le chauffe-eau par la poste, destination, un hôtel d'AGADIR où nous

    avons l'habitude de passer régulièrement, on verra bien !

    A une semaine du départ, un pote: Christophe, nous invite à manger chez lui et sa compagne: Cathy.

    Après un apéro "viril mais correct", nous en venons à parler du MAROC.

    Il y est déjà allé plusieurs fois il y a plus de 15 ans, il rêve d'y retourner.

    Re BANCO, internet à nouveau, et le voilà avec son billet d'avion.

    On profite de notre légère euphorie pour demander à Cathy, qui bosse pour une entreprise qui commercialise des orthèses si elle n'en aurait pas à donner ?

    Cela fait quelques années que régulièrement, on en apporte au Maroc pour les donner, 

    là bas, ils en ont besoin, mais n'ont pas les moyens de se les payer.

    Cathy en a tout un stock, et aussi des bas de contention en quantité.

    Nous pensons à notre bagage soute inutilisé, ce sera l'occasion de le remplir.

    Nous préparons donc un gros sac que nous remplissons de coudières, genouillères, etc...

    Plus un gros lot de Bas de contention.

    Tous les 3, nous nous retrouvons Lundi, le Jour "J" pour le départ.

    En cours de route et dans l'avion, les discussions vont bon train, et nous en venons à nos aventures marocaines du périple 2015 (Voir plus loin dans notre blog).

    La fameuse année, où avec Yves (le pauvre, toujours lui) nous avons été bloqués à la douane de TANGER avec les motos.

    Avec Yves, nous expliquons nos déboires à Christophe, et je m'entends encore lui dire:

    "Tu sais, au MAROC, c'est toujours une aventure"

    Nous atterrissons à AGADIR, descente de l'avion, passeport, un petit document que nous signons comme quoi nous déclarons sur l'honneur que nous n'avons pas le Covid 19 ! ??? ...

    Et la DOUANE !!

    Là, problème: mon gros sac les interpelle.

    "Qu'est ce que c'est !"

    Me voilà bloqué, "pourquoi autant de collants, qu'est ce que c'est que tout ça ? "

    Mes 2 acolytes sont passés et m'attendent dehors, on avait bien prévu un petit papier expliquant tout ça, mais là de suite, il était dans la poche de Christophe qui est dehors avec impossibilité de revenir en arrière pour venir m'aider.

    Du coup, je me retrouve à attendre une bonne heure avec un douanier en train de vider mon sac que j'avais mis un bon moment à organiser pour en rentrer un maximum.

    Enfin, LA chef de douane s'approche, une jeune femme plutôt jolie, agréable à regarder ...

    OUPS, j'arrête, Val est derrière moi !!!!

    Elle me dit: "Qu'est-ce que c'est ? " en regardant tout ce matériel et surtout les bas.

    Je lui réponds: "Mme, c'est pour offrir à l'hôpital d’AOULOUZ"

    Elle: " C'est pour du commerce ?"

    Je commence à penser que ça l'intéresserait bien, y'en a des jolis.

    Je lui réponds que non, c'est pour aider dans une petite ville où les gens n'ont pas de gros moyens.

    Enfin, elle me dit: " C'est la dernière fois, c'est pas comme ça qu'il faut faire"

    Et elle m'explique que je dois me mettre en relation avec une association locale pour justifier le passage de matériel médical ou paramédical.

    Je lui dis: "Pardon Mme, je ne le referais plus" (on se sent tout petit dans ces moments là)

    Et me voilà enfin libre de partir.

    Nous nous rendons à l'hôtel El Bahia, si un jour vous passez à AGADIR, je vous le recommande.

    Il faut demander l'Hôtel Bahia, à côté du cinéma Sahara, attention, il y a 2 hôtels Bahia, mais un seul à côté du cinéma, super sympa, très beau cadre, confortable, à prix raisonnable, et les patrons super accueillants.

    A côté, vous avez 2 restos sur la place, typiques, très bons et à tarif Marocain, vous pouvez faire un bon repas pour 45 Dh, soit environ 4,50 €, entrée, plat dessert (sans le vin happy )

    Et là, surprise, dans un coin de l'accueil, mon colis avec le chauffe-eau à l'intérieur, finalement, ça démarre plutôt bien.

    Nous passons la soirée ici, un petit repas en face, Harira, Tajine Kefta aux œufs, un thé et au lit !

    Le lendemain, Mardi, nous partons en direction de TARROUDANT, avec notre petite voiture de location, arrivés sur place, nous en profitons pour aller au Souk, très typique, et surtout tranquille par rapport à celui de MARRAKECH où les vendeurs vous sautent dessus sans cesse. 

    PERIPLE MAROCAIN "3"

     

    L'après-midi, nous reprenons la route direction TASSOURTE, chez notre ami ABDALLAH qui nous recevra pour une réunion, une du genre que nous avions pris pour habitude de faire lors de nos périples précédents. (voir périples Marocains 2015 et 2018) "Apéro".

    Puis, poulet grillé, thé et Dodo.

    Mercredi matin, direction AOULOUZ.

    Nous ne suivons pas les informations, mais par sms, nos conjointes commencent à nous dire que le Covid 19 commence à faire des ravages en France.

    Nous,loin de tous ces problèmes, arrivons chez BRAHIM, un autre copain local d'AOULOUZ.

    Nous mangeons chez lui un succulent tajine bœuf que SAÏDA (sa femme) nous a préparé.

    L'après-midi sera consacrée à notre installation à TARGANTE pour y passer notre séjour.

    PERIPLE MAROCAIN "3"

     

    Jeudi, AU BOULOT !

    Nous sommes venus pour installer un chauffe-eau, il faut nous y mettre.

    D'abord l'eau, il n'y en a pas !

    Un plombier local arrive avec sa mob et sa petite sacoche qui contient les 3 ou 4 outils indispensables: 

    une pince, un marteau, une clé à molette, et un foret de 8 à béton, mais pas de perceuse ni de perfo.

    Il se met au boulot, 1/2h plus tard, l'eau arrive à la maison.

    Pendant ce temps, Yves, plombier à la retraite, et Christophe, frigoriste ( oui, il faut savoir s'entourer des bonnes compétences), préparent le chauffe-eau.

    Yves demande au plombier si il a ce qu'il faut pour percer un trou de 8.

    "Pas de problèmes" le jeune plombier sort un petit clou à béton de sa sacoche et le marteau.

    En tapotant gentiment, il arrive à percer un trou parfait dans le mur, il y pose la cheville et serre le support du chauffe-eau. C'est parfait, Yves n'en revient pas !

    Ils posent l'appareil, branchent les tuyaux et nous voilà avec l'eau chaude au robinet, comble du confort !

    Nous passerons plus de temps à réparer toutes les fuites qu'à installer l'appareil. 

    PERIPLE MAROCAIN "3"

     

    Le chauffe-eau installé : 

    PERIPLE MAROCAIN "3"

     

    Remarquez qu'on a pris soin de faire un montage à la Marocaine: le chauffe-eau légèrement de traviolle.

     

    Le soir, ce sera réunion, puis café Berbère, et enfin, rentrés à la maison, douche chaude, une grande première ici, Thé et Dodo.

    Vendredi, jour saint ici, et surtout, jour du Couscous.

    On fera un peu de "lèche vitrines", enfin, si on peut l'appeler comme ça, un petit tour chez le barbier pour se faire rafraîchir un peu, et à midi, ou plutôt 13 voire 14h, Couscous de SAÏDA chez Brahim, le meilleur Couscous du Maroc,

    PERIPLE MAROCAIN "3"

     

    à la viande de chèvre que nous avons acheté au Souk le matin.

    PERIPLE MAROCAIN "3"

    2 kgs de viande = 1/2 chèvre, vous savez, les petites chèvres noires locales, Un Régal !

    Avec quelques légumes : 

    PERIPLE MAROCAIN "3"

     

    L'après-midi sera consacrée à la digestion et au farniente, c'est dur !

    Entre-temps, les nouvelles en Europe ne sont pas très bonnes:

    Les Frontières se ferment, c'est l’affolement général, ils sont tous au supermarché pour vider les rayons de PQ . ??? ...

    Samedi matin, 7h, heure locale (6h en France, val n'a pas du beaucoup dormir)

    Val m'appelle: "Prenez vos affaires, Partez de suite et trouvez un avion, les vols s'annulent, il vous faut rentrer au plus vite"

    Branle-bas de combat, je réveille les copains, un peu incrédules, nous voilà partis pour AGADIR, 160 Kms , 2h de route.

    Arrivés à l'aéroport, nous rendons la voiture au loueur, on devait l'avoir jusqu'au Lundi suivant, mais dans l'urgence, on a préféré régler ça .

    Et nous voilà à l'intérieur de l'aéroport, au milieu d'une foule en partie désabusée, d'autres surexcités, voire agressifs. On arrive à approcher d'un comptoir au bout d'une heure où le pauvre gars se fait insulter, incendier, et j'en passe, nous le plaignons, et il nous dit: Plus d'avions, il faut contacter l'ambassade et chercher des vols sur Transavia.

    J'arrive, au bout de X appels, à avoir l'ambassade qui nous conseille de sortir de l'aéroport à cause de la foule et de la transmission du virus, et de chercher sur internet des billets d'avion par la Cie Transavia ou Air France au départ d'Agadir ou Marrakech (200 kms d'ici).

    Avec Val, nous communiquons par sms et quelques coups de fil.

    Elle se met à chercher des vols, impossibles à trouver.

    Nous, nous sortons de l'aéroport et nous cherchons à louer une autre voiture, en effet, l'aéroport d'AGADIR est au milieu d'un NO MAN'S LAND, à une demie heure de la ville d'AGADIR.

    Les voitures ne se louent que par le biais d'internet, que nous n'avons pas bien évidemment.

    "Au SECOURS VALERIE" !

    Elle nous trouvera très rapidement un loueur, et par le plus grand des hasards, nous étions justement en train de discuter avec celui-ci. Je vous passe tous les déboires: paiement CB, caution, etc...

    Bon, nous avons une voiture, mais pas d'avion, et c'est mal parti pour trouver un avion.

    Nous décidons de retourner à AOULOUZ, finalement, là-bas, nous avons un logement gratuit (l'eau chaude), et nous y avons des amis, et aussi la possibilité de se contacter par Whatsapp du café de Brahim.

    Val, de son côté, cherche mais ne trouve pas. Quand un avion sort, les places sont prises en quelques minutes voire moins.

    Du temps, la France passe en phase 3, restaurants, bars, etc... ferment, confinement général, ça commence à craindre !

    Nous, nous commençons à nous poser des questions: 2 mois bloqués au Maroc, comment faire ?

    Bon, ce n'est pas gravissime, ici, les gens sont sympas et accueillants, déjà, la plupart de nos amis nous disent de ne pas s'inquiéter, ils nous aideront, peu importe le temps que ça durera.

    On commence à se dire que quand même on préférerait rentrer au pays.

    Dimanche, 

    on se lève "la tête dans le cul", pas de nouvelles, Val ne trouve pas d'avions.

    Tel à l'ambassade, rien de plus, on décide de rester à AOULOUZ aujourd'hui à attendre. On ne sait plus trop quoi d'ailleurs, on imagine Valérie en train de se battre avec ses ordis, toujours sans succés. Une belle galère qu'on lui impose.

    L'après-midi, un coup de fil à l'ambassade, vite, 6 avions sont mis en place, "Val, vas voir", elle ne trouve rien, tout est vendu de suite.

    Pour avoir Whatsapp, nous passons notre temps au café de Brahim où il y a la Wifi.

    Lundi: coup de fil de Val à 6h (5h en France), vite, vite, à AGADIR, nous partons aussitôt.

    Des vols sortent, à tous les prix, surtout les plus fous, impossible d'acheter des billets, tout est pris aussitôt.

    On se pose des questions, comment est-ce possible ?

    Puis on se souvient qu'à l'aéroport, il y avait plein de bus, en fait, ce devait être les tours opérateurs qui réservaient à tour de bras et les particuliers comme nous arrivaient toujours en retard.

    Nous retournons donc à l'hôtel Bahia, d'autres Français s'y trouvent, tous dans la même galère.

    Val a l'idée géniale de mettre toute la famille au boulot via un groupe Whatsapp pour trouver des billets.

    Enfants, neveux, frère, sœur, ils se retrouvent à une dizaine à chercher des billets et tenter leur chance, toujours pour le même résultat: RIEN !

    Val, en chef de file, donne ses instructions, chacun prend en charge une personne, en priorité Yves et Christophe, moi en dernier ! ?? (à l'intérieur de moi même, je me dis: veut-elle se débarrasser de moi ?? Non, elle a raison, je vais dans son sens, je connais beaucoup de monde au Maroc, ça paraît plus logique)

    Nous allons boire un thé au café d'en face de l'hôtel, une rumeur court comme quoile Roi du Maroc va faire fermer tous les restaurants et cafés du pays à 18h.

    il est 17h30, le serveur nous dit: "Pas possible, nos repas sont prêts, on ne fermera pas"

    Finalement, 18h, la police arrive, pas de discussion, tout sera fermé en moins de 15 Mn, ainsi que la plupart des commerces.

    Qu'est-ce qu'on va manger ?

    Ce sera: Pommes, Dattes, Bananes (5 fruits et légumes par jour, c'est bien la 1ère fois que l'on prend cet adage à la lettre) et aussi un peu de Vache qui rit pour diversifier notre menu.

    Mardi: toujours RIEN !

    A l'ambassade, que je contacte tous les jours, j'ai à faire avec des dames très sympathiques, mais qui sont autant désolées que nous de n'arriver à rien.

    Il faut savoir que l'ambassade et l'état Français négocient tous les jours la possibilité d'envoyer des avions, et qu'en réponse, l'état Marocain voudrait éviter d'importer ce fameux virus, ils essaient de se protéger, si le virus arrive en Afrique, ça sent la catastrophe, le système de santé n'est pas le même que chez nous, et surtout les moyens sont différents.

    Je me rappelle ce que m'a dit Brahim lors d'une discussion à ce sujet: Nous au Maroc, quand une personne est malade, automatiquement, toute la famille et amis viennent lui rendre visite pour la soutenir, c'est comme ça, comment peut-on changer ça ?"

    Inquiétant !!

    Pendant ce temps, toute la famille s'y met, et l'après-midi, ça y est, des vols sont mis en ligne.

    Tous se jettent dessus, ils sont à fond, nous, on suit ça sur Whatsapp,

    ça y est, mon neveu de Hollande dit: "j'ai un vol", mon gendre sur Paris: "moi aussi", mon frère sur Paris aussi: "moi aussi", Val: "J'ai", tous sont à fond, Cyril, dans la Drôme s'y met aussi, Olivier (neveu) dit:

    "j'ai un billet, me reste plus qu'à payer", Laurent (gendre): "moi aussi", Alain, mon frère: je les vois, j'y vais ?", Affolement général, ça y est, Olivier et Laurent ont 2 billets, le calme revient, il n'en reste déjà plus, petite discussion, les 2 billets sont pour la même personne, AÏE, petit loupé, Olivier dit à tout le monde: "je vais changer le nom", c'est ce qu'il essaie de faire, surcoût: 390€ pour des billets à 159€ au départ.

    Pendant ce temps, Alain se débat pour acheter un billet et le payer, mais à chaque fois pas assez vite, les jeunes lui expliqueront comment faire plus vite, le fossé se creuse entre les générations !

    Ici, à AGADIR, on a compris que Christophe a un billet, mais quelques minutes après, l'info tombe, ce n'est pas lui mais Yves qui va pouvoir partir demain pour ORLY, et on en aurait d'autres pour Christophe et moi, mais seulement pour Jeudi. 

     Mercredi, en accompagnant Yves à l'aéroport, lui, passera sans soucis, mais nous, Christophe et moi, on se retrouve à nouveau bloqués: explications du bonhomme dans sa cage en verre (je le plains, c'est toujours le même depuis plusieurs jours): "vos billets ne valent rien, ils doivent commencer par: TO 20.., si c'est pas ça, vous pouvez tout recommencer". 

    Les autres billets ont en fait été achetés sur Expédia, et c'est un vol annulé mais que le site n'a pas enlevé, comme beaucoup d'autres... Là, faut pas craquer, on peut encore acheter des billets de vols imaginaires !

    J'appelle l'ambassade à nouveau, ils nous disent: " Trouvez un vol à tout prix pour Jeudi, après, c'est fini."

    Mais qu'est ce qui est fini ????

    On est bloqués ? On reste combien de temps ? Et où ? Le Maroc est en train de se refermer sur lui même, bientôt, on ne pourra plus se déplacer, et même revenir sur AOULOUZ sera compliqué.

    Tout ça commence à bouillonner dans nos petites têtes, est-ce le régime Pommes/Bananes ?

    Tout le groupe Whatsapp s'organise pour faire une veillée la nuit prochaine, en effet, on espère que la nuit il y aura moins de monde pour acheter les billets. Du coup, un prendra sa permanence de 22h à minuit, le suivant de minuit à 2h, ainsi de suite...

    Sur ce, avec Christophe, nous voyons arriver des "cosmonautes" à l'hôtel,

    PERIPLE MAROCAIN "3"

     

    des Français Alsaciens qu'on ne voit plus dehors depuis 2 jours se sont confinés dans leurs chambres, suspectés d'être atteint par le virus.

    Là, tous les 2, on se regarde et on se dit qu'on est foutus, non seulement on ne pourra plus partir, mais en plus, on va être confinés aussi.

    Ils emmènent une femme avec eux et disparaissent.

    On essaie de se rassurer, avec le départ d'Yves, nous en sommes déjà à 33% de réussite, c'est bien, n'en reste plus que 2 !! 

    Nous restons à l'hôtel, plus de thés possibles, je peux vous dire que le Maroc sans thé, ni cafés ni restos et presque plus personne dans les rues, ça fait drôle et c'est beaucoup moins intéressant que d'habitude.

    En fin d'après-midi, reprise des activités Whatsapp, re-affolement général, des avions arrivent, faut pas se rater. Tous se jettent à nouveau sur les billets, mais ce coup-ci, que sur les vols Transavia au départ d'Agadir, commençant par TO20.. Comme hier, les jeunes arrivent en tête avec 2 billets pris, payés et avec le bon N° . OUFFFFF

    Les "vieux" se battent avec leurs ordis puis abdiquent, on s'en fout, avec Christophe, on a nos sésames pour Demain matin.

    Un petit exemple : 

    PERIPLE MAROCAIN "3"

      PERIPLE MAROCAIN "3"  PERIPLE MAROCAIN "3"

    Histoire qu'on ne déstresse pas trop vite, revoilà nos cosmonautes qui viennent désinfecter tout l'hôtel avec des pulvérisateurs thermiques, mélange d'odeurs d'essence brûlée et de produit décontaminant,  et ausculter une Alsacienne.

    Nous ne sommes pas loin et nous écoutons: "température: 35,9, vous toussez ?  NON, vous avez mal à la tête ?  NON, avez-vous du mal à respirer ?  NON,

    Bon là, avec Christophe, on se demande quel plan ils nous font les Asalcos ??? On est pas en France, on arrête de couiner pour un oui ou pour un non !

    Repas du soir: Pommes/Bananes/Vache qui Rit, bagarre avec les téléphones pour avoir une image correcte des billets d'avion, nous ne pouvons pas imprimer, les Cyber-cafés sont fermés et pas d'imprimante à l'hôtel.

    Jeudi:

    6h du matin (locale), debouts, nous avons une demie heure pour arriver avant 8h à l'aéroport, bon, on a pris large, mais dans ces cas là, on ne calcule pas, on arrive à l'avance, rappelez vous, on nous a annoncé que c'est le dernier jour, et en plus on imagine la foule qui va y avoir, entre ceux qui ont des billets, ceux qui en ont aussi, mais pas bons et ceux qui n'ont rien du tout et qui imaginent que des avions vont venir les chercher gratuitement.

    En passant, on laisse la voiture sur le parking, les clés dans la boîte à gants, les Marocains ne sont pas "lève tôt".

    Finalement, nous passerons tous les contrôles et postes rapidement, douanes, etc... Nous aurons même le temps de faire nos petites courses au Duty Free, tabac (je vous dis pas ce que j'ai fumé ces derniers jours) et des After Eight pour Valérie, 3 boîtes, elle le mérite bien.

    Nous décollons dans une ambiance tendue, les gens se regardent de travers, faudrait pas qu'il y en ai un qui ait le virus, en même temps, à plus de 150 personnes dans un avion, on est plutôt dans le partage.

    L'arrivée à ORLY est étrange, personne dans l'aéroport, Laurent vient nous chercher, étant pompier de Paris en tenue, il peut se déplacer sans trop de problèmes, sans exagérer non plus.

    Il nous ramène chez lui où nous retrouvons Yves arrivé la veille. Sandy et Raphaël nous accueillent et sont heureux de nous voir après tant de péripéties. Quelques bises (tant pis pour le confinement, et nous voilà repartis en direction de la Gare de Lyon. Sandy et Yves ont réservé 3 places Paris-Marseille, arrivée vers 21h45.

    Nous voilà dans le TGV, tout le monde a des billets pour la voiture 15, tous les autres wagons sont vides, nous allons nous installer tous les 3 dans un autre wagon, et pour être sûrs d'être tranquilles, nous mimons une grosse toux bien "grasse", nous serons tout seuls pour le voyage.

    Nous filons à près de 300 KM/h alors que nous avons encore quelques doutes: y aura t'il des navettes pour aller de la gare St Charles à l'aéroport de Marignane ?

    Nous arrivons à Marseille, il n'y a pas foule dans la gare, juste quelques policiers qui contrôlent nos "laisser passer" (merci Sandy de nous les avoir fournis ainsi que le gel et les masques), et la plupart des portes sont fermées, du coup, nous voilà obligés de faire tout le tour de la gare à la recherche du parking des navettes. Nous le trouvons au bout d'un moment, mais, pas de bus.

    Renseignements pris, la dernière part à 22h10, et nous la voyons arriver. Le chauffeur très sympa descend de son bus, un Marseillais dans le plus pur style, on a bien rigolé, il nous explique que d'habitude, ils sont 30 chauffeurs, mais maintenant plus que 8, BONNE MÈRE !!

     

    Enfin, nous démarrons, direction l'aéroport, où nous arrivons, personne, on va chercher la voiture d'Yves, un petit supplément pour la sortir, nous avons 3 jours de retard, pas grave, ça fait quelques jours qu'on a arrêté de compter .

    Nous prenons la route, puis l'autoroute, ambiance étrange, que des camions, pas de voitures, direction l'Ardèche, via BOLLENE pour déposer Yves, et passage à VOGÜE pour déposer Christophe et enfin la maison à 2h du matin.

    Une journée bien éprouvante, une semaine pleine d'aventures, mais nous croyez vous découragés ??

    Que NENNI,

    Nous espérons bien retourner là-bas rapidement pour retrouver nos amis, leur accueil, leur sympathie, et un jour, j'en suis sûr, on pourra y rouler avec nos anciennes.

    Pour finir, en ces temps un peu spéciaux, j'espère vous avoir fait faire un joli petit tour au Maroc,

    je remercie vivement tous ceux qui malgré eux se sont retrouvés derrière leur ordi à chercher d’hypothétiques billets d'avion, j'en suspecte quand même quelques uns, les jeunes en particulier, d'avoir pris ça pour un nouveau jeu vidéo: A la recherche du GRAAL ou du billet fantôme.

    Merci à Alain, Marie-Hélène, Olivier, Laurent et Sandy, Cyril et Stéphanie, Cathy, Abdallah.,

    et surtout Valérie en chef d'orchestre. happy

     

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Arsène
    Mercredi 1er Avril 2020 à 18:57

    Le périple Marocain...Et je vous confirme, faut demander l'hôtel Baya près du cinéma, même les chauffeurs de taxis ne le connaisse pas...

    Bisoussss

    2
    Quentin
    Jeudi 9 Avril 2020 à 11:54
    Excellent, un régal à lire, tu écris vachement bien.
    3
    Valerie
    Lundi 13 Avril 2020 à 19:07

    De nombreuses discussions entre Thierry et moi suite à cette aventure. Et nous nous sommes posées la question : si on avait été ensemble aurait on choisi un confinement au Maroc ou pas ? Thierry me répond, tu sais le Maroc sans les marocains ( car chacun chez soi), sans les petits thés dans les bars et les tajines dans les restos typiques, c'est pas pareil. Et à la maison, pas de télé ni internet, en effet le temps aurait été long. MAIS on aurait pu prendre des douches chaudes tous les jours !!!!

    4
    eric
    Lundi 20 Avril 2020 à 13:11

    Bravo , dans la pure tradition "periple marocain"

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